Et quand le ciel se dégage, nous profitons du soleil et partons suivre les traces des lièvres ! |
"Pouce en l'air" pour un moment privilégié |
Et quand le ciel se dégage, nous profitons du soleil et partons suivre les traces des lièvres ! |
"Pouce en l'air" pour un moment privilégié |
Fin septembre, à peine arrivés à Halifax, en Nouvelle-Écosse, c'est à dire complètement à l'est du Canada, il nous a fallu rejoindre au plus vite notre lieu de quarantaine en ces temps de pandémie. Un appartement en sous-sol avec un accès au petit jardin des propriétaires allait être notre lieu d'isolement avant de pouvoir avoir la possibilité de circuler librement par la suite sur notre terre d'accueil. Nous recevons des appels de l'immigration la première semaine, venant vérifier que nous respectons bien ce protocole mis en place pour se protéger de la propagation du Covid19 sur leur territoire. Pas de sorties, pas de visites, les courses livrées sur le pas de la porte et la possibilité de prendre régulièrement un peu d'air frais. A ce sujet, les questions sont récurrentes par les agents de l'immigration sans oublier celles qui concernent des symptômes que nous pourrions commencer à manifester... Nous avons même un jour la visite de la police qui très agréablement et bien poliment vient vérifier que tout se passe bien pour nous et que nous ne mettons en danger personne en arrivant dans notre nouveau pays.
Dialogue entre confinés |
Les premiers jours en short dans le jardin, nous ne tardons pas à nous couvrir alors que l'automne pointe le bout de son nez à grands coups de vent et de pluie. Même les petites poules fraichement arrivées dans le poulailler n'osent pas sortir certains jours. Les voir tourner en rond dans leur joli poulailler nous fait relativiser sur notre condition de quarantaine qui n'a jamais été aussi proche de se terminer ! Plus d'appels de l'immigration, la période d'incubation dépassée, aucun de nous trois n'a développé de symptômes, ça sent bon la liberté retrouvée ! Quoi de mieux après 14 jours enfermés que d'aller marcher vers le port où le bateau transportant notre cher compagnon de voyage vient tout juste d'arriver ?!
Du vert et de l'espace pour se dégourdir les jambes à Halifax ! |
L'Atlantic Sea est bien en vue et Pépère est tout près maintenant ! |
Le cargo Atlantic Sea est bien à quai et il est justement en train d'être déchargé de ses nombreux containers. Nous apercevons notre compagnon déjà garé dans l'enceinte du port. Il est bien arrivé lui aussi et a bien démarré après ses 10 jours de traversée, presqu'une quarantaine pour lui aussi ! Malheureusement les formalités portuaires doivent attendre un jour supplémentaire et nous sommes contraints de nous reconfiner à l'intérieur une journée de plus car des trombes d'eau tombent sur la Nouvelle-Écosse.
8 heures le surlendemain, c'est frais et optimistes que nous attendons l'ouverture des bureaux des douanes. Le soleil brille sur Halifax, c'est un bon jour qui commence ! Nous devons nous expliquer sur notre venue au Canada, en ces temps de pandémie, le tourisme uniquement est à proscrire mais nos permis de travail sont nos passeports pour la suite de notre périple. Transportez-vous des aliments ? Non. Des armes ? Non plus. Des produits d'origine animale ? Toujours pas. Et pour finir, de l'alcool ? Même réponse ! Et voilà, simple, efficace, 15 minutes montre en main, l'arrivée de notre Toyota est enregistrée et validée, il ne nous reste plus qu'à rejoindre le port pour aller le récupérer avec le précieux document tamponné. Le plus long sera l'attente au port pour que la personne en charge veuille bien accorder un peu de temps pour signer l'ordre de libération de ce petit véhicule particulier dans le planning bien dense des allers et venues des camions chargés du fret.
Nous profitons de l'après-midi ensoleillé pour réorganiser tout l'intérieur encore en chantier de notre Toyota pour nous préparer à notre grand voyage qui nous amènera de l'autre côté du pays. Il est quand même plus rempli que lors de notre retour d'Amérique du Sud et ce ne sont même pas les affaires de Sacha qui prennent le plus de place ! Il faut dire que son papa s'est racheté en France de nouvelles paires de ski qu'il veut absolument ramener au Canada par exemple !
Tournés vers l'Ouest ! |
Au petit matin, nous sommes prêts pour prendre la direction de l'ouest et atteindre à notre rythme notre destination, Whistler, à 6000 kilomètres de là. Quelle idée que d'arriver d'un côté du pays pour complètement le traverser ! Croyez-nous, c'était le chemin le plus court ! Et nous croisons les doigts pour que notre cher compagnon de voyage nous mène à bon port sans embûches, lui qui nous a déjà amené au bout du monde... Sur la route, c'est incroyablement calme, la vue est large et dégagée. Quel bon rythme de croisière tandis que le conducteur réalise combien cela fait du bien d'être paisible après ces deux dernières années où il finissait par s'assoir au volant les babines retroussées, prêt à mordre en permanence, si sensible à l’agressivité ambiante. Du coup, nous avalons les kilomètres sans nous en rendre compte et après deux jours, nous passons Montréal. Nous saluons en passant les copains qui s'y trouvent mais que nous n'avons pas le droit d'aller voir étant donné que la ville est de nouveau en confinement depuis plusieurs semaines.
Nous approchons déjà du fameux bois où nous attendent Bill et Thérèse. Incroyables retrouvailles là où nous les avions laissés 6 ans auparavant, tandis que nous commencions à peine notre grand voyage. Malgré les années, malgré les soucis de santé, ce sont bien eux et notre complicité est restée la même, le plaisir de se retrouver est intense. Nous sommes tellement heureux d'être de retour avec eux dans le bois mais toutefois nous devons déjà repartir car la route est encore tellement longue. Nous ne sommes, encore une fois, qu'au début du voyage.
Souper au coin du feu |
Souper en intérieur ! |
Les paysages de lacs et de forêts s'enchaînent tandis que nous quittons le Québec et continuons la route en Ontario. La fraîcheur du soir nous permet d'apprécier quand nous le pouvons un petit feu avant d'aller nous calfeutrer au chaud bien collés tous les 3 là où il y a quelques années, nous n'étions que 2. 1m20 de large à se partager, nous sommes loin du lit King Size que les canadiens affectionnent mais ça nous ira très bien pour les nuits à venir car le froid arrive avec des températures négatives. Le lendemain, la neige a déjà bien recouvert le sol et c'est dans un blanc paysage que nous nous réveillons.
Premières neiges qui donnent le ton à la suite sur la route ! |
De lacs et de forêts en Ontario |
400 kilomètres par jour nous permettent d'avancer au rythme du petit gars. Nous apprécions les pauses pour prendre un bon petit déjeuner au chaud mais aussi pour nous dégourdir les jambes et jouer dans la neige. Nous avançons jour après jour et scrutons la météo car les nuits deviennent de plus en plus froides. Avec le liège qui isole bien moins bien que ce que nous avions avant et avec le chauffage auxiliaire qui ne marche pas, l'arrivée dans les plaines avec les -20°C du moment s'annonce glaciale ! Tant que nous arrivons à garder 0°C à l'intérieur, le lever du matin est rapide et efficace, mais si le thermomètre descend davantage, ça sera plus compliqué avec notre petit bonhomme. Alors, laissons nous tenter par un motel du bord de route en arrivant au Saskatchewan avec le sentiment qu'à tout moment le lieu se transforme en décor de film d'horreur avec un bruit de tronçonneuse retentissant dans le couloir ! Heureusement, pas de massacre au petit matin, nous pouvons repartir sains et saufs !
Nous avons vu de la lumière... Alors nous sommes rentrés ! |
Toujours pas de covid au programme pour nous, nous avons beaucoup de plaisir à chaque halte que nous aurons par la suite sur la route avant d'arriver à Whistler. Moose Jaw, Golden, Revelstoke... Nous retrouvons avec tant de joie des personnes que nous avions quittées il y a plus de 5 ans. Le lien est resté fort malgré la distance mais nous avions pris soin de l'entretenir pendant toutes ces années. Nous sommes heureux de toutes ces rencontres faites sur la route que nous avions vécu tant intensément qu'elles sont inoubliables ! Pendant ces deux ans en France, de nombreuses fois le sentiment d'avoir perdu tout ce qui avait été mémorable et de n'avoir vécu qu'un rêve lointain nous avait envahi... Les retrouvailles ravivent chaque souvenir qui reprend vie dans nos mémoires juste endormies ! Et avec les Rocheuses qui se dessinent au loin de nouveau en arrivant à Calgary, notre soupir est profond, soulagés que nous sommes. Oui nous sommes de retour et oui Pépère a bien tenu jusque là !!!
Les petites joies sur la route sont essentielles |
Tandis que nous venons tout juste de voir des antilopes, nous rapprochons nous vraiment des Rocheuses ? |
Presque 6000 kilomètres plus tard, nous sommes tellement impatients d'arriver qu'Alex veut faire absolument les derniers kilomètres qui nous séparent de Whistler alors qu'il est presque minuit. Pourtant, le ciel brille de mille étoiles et cette route que nous avions déjà faite il y a 6 ans, nous n'en avions rien vu à cause du brouillard... Il vaut mieux que nous nous arrêtions donc pour la nuit, freinons notre impatience après ces 15 jours de traversée, nous ne sommes pas à quelques heures près ! Et nous avons bien fait quand nous avons découvert le lendemain l'accueil que nous ont fait les Coast Mountains en pleine lumière !
Festival de neige et de soleil sur les Duffies ! Comment se sentir plus bienvenus ? |